Gestion Technique du Bâtiment (GTB) : Guide complet en 2024

À l’heure où la performance énergétique devient nécessité face à l’accélération du réchauffement climatique et la crise de l’énergie, la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) continue de s’imposer comme une solution de supervision efficace de la consommation globale d’un site.

Regroupant toutes les solutions informatiques permettant de piloter et coordonner les installations techniques d’un bâtiment, la GTB s'inscrit dans la démarche du Smart Building à énergie positive. Une démarche d’efficacité énergétique devenue incontournable depuis l’obligation par décret en France de la mise en place de ce type de systèmes pour tous les bâtiments du tertiaire, existants ou neufs, de plus de 290 kW, et ce à compter du 1er janvier 2025.

Alors pour mieux comprendre la GTB, son rôle et sa mise en œuvre, Simons Voss lève le voile sur le futur du bâtiment connecté à travers ce guide complet de la gestion technique du bâtiment 2023.

Vous voulez en savoir plus sur les solutions de contrôle d’accès ?
Chercher un Distributeur

Qu’est-ce que la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) ? Définition

La gestion technique du bâtiment rassemble tous les outils techniques et systèmes automatisés mis en place dans le but de gérer et d’optimiser les fonctionnalités et les performances d’un bâtiment. Elle permet d’avoir une vision globale des installations et d’en assurer la gestion, la régulation et la surveillance centralisées à travers un réseau d’automates, de capteurs et d’actionneurs. On emploie également le terme “immotique” pour parler de la GTB, ce terme fait référence à la domotique appliquée aux immeubles.

La GTB regroupe un certain nombre de systèmes de gestion d’équipements capables de superviser de nombreuses installations telles que :

  • l’éclairage et la commande des stores
  • l'électricité (alimentation électrique et alimentation de secours)
  • le chauffage, la ventilation et la climatisation (régulation CVC)
  • la plomberie (PLB),
  • la sécurité (contrôle d’accès, vidéosurveillance, dispositifs incendie et alarmes)
  •  

La différence entre la gestion technique du bâtiment (GTB) et la gestion technique centralisée (GTC) ?

Dans le domaine de la sécurité et du contrôle d'accès des bâtiments, il est essentiel de distinguer la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) de la Gestion Technique Centralisée (GTC). La GTB fait référence à l'ensemble des systèmes et solutions techniques qui permettent de gérer, de surveiller et d'optimiser de façon automatisée les équipements d'un bâtiment (chauffage, climatisation, éclairage, etc.). Elle vise à améliorer le confort des occupants tout en optimisant les coûts énergétiques. Par contre, la GTC est un sous-ensemble de la GTB et désigne spécifiquement les systèmes centralisés qui pilotent et coordonnent les différents équipements techniques d'un ou de plusieurs bâtiments depuis une interface unique. Dans un contexte btob, comprendre cette nuance est primordial, car elle influence directement la stratégie de sécurisation et d'optimisation des installations d'une entreprise.

Comment fonctionne la GTB ?

La gestion technique du bâtiment fonctionne grâce à un réseau d’installations connectées entre elles afin de favoriser l’échange de données, de consignes et d’actions. Ce système automatisé à la base de l’installation d’un bâtiment domotique s’appuie sur 3 types d’installations essentielles :

Le poste de contrôle

Il s’agit d’un poste informatique centralisant toutes les données à l’aide d’un logiciel de supervision qui joue le rôle d’interface entre le système de gestion technique et l’utilisateur. Cette interface lui permet de surveiller et de contrôler tous les équipements techniques du bâtiment au même endroit.

 Les capteurs

Les capteurs, installés dans de nombreux points stratégiques de l’immeuble, font l’acquisition des informations qu’ils transmettent sous forme de données au système de traitement des informations du poste de contrôle. Ces capteurs vont pouvoir mesurer des paramètres tels que la température, la luminosité, l’humidité ou encore la composition de l’air.

Les automates

Dans le contexte d'un système de gestion technique du bâtiment, l’automate fait référence à un dispositif électronique programmé pour répondre aux besoins spécifiques du bâtiment. Ils sont capables de contrôler des systèmes et des équipements de manière automatisée à l’aide des actionneurs.

Les actionneurs

Dernier pilier du processus, les actionneurs permettent de traduire l’ordre de commande issu du poste de contrôle et reçu par l’automate en action concrète.

Quels sont les 3 niveaux de gestion technique du bâtiment ?

Il existe plusieurs niveaux, plus ou moins avancés, pour la gestion technique d’un bâtiment qui se distinguent par le degré d’automatisation du pilotage. Le niveau 1, de surveillance, s'occupe du contrôle direct et immédiat des équipements, le niveau 2, de supervision, régule les systèmes en ajustant les actions selon des consignes prédéfinies, tandis que le niveau 3, de suivi, supervise et optimise l'ensemble des systèmes et processus.

GTB niveau 1 : la fonction de surveillance

Le niveau 1 est considéré comme le niveau de base de la GTB qui permet une gestion centralisée des équipements de base. Il regroupe tous les systèmes essentiels de la gestion du bâtiment tels que la CVC (chauffage, ventilation, climatisation), l'électricité, l’eau et les dispositifs de sécurité comme les alarmes incendies ou les détecteurs de fumée.

GTB niveau 2 : la fonction de supervision

Au niveau s’ajoute une fonction de supervision. C’est un niveau intermédiaire qui permet d’agir sur la programmation des équipements à travers des systèmes de contrôle et de gestion plus avancés. La GTB niveau 2 intègre ainsi des capteurs, automates, actionneurs et logiciels de gestion capables d'automatiser les systèmes de CVC, d'alarmes, d'électricité ou encore de sécurité.

GTB niveau 3 : la fonction de suivi

Le troisième niveau de la GTB, le plus avancé, permet d’ajouter à la surveillance et à la supervision une exploitation plus intelligente du bâtiment à travers un suivi précis des performances et de la consommation (en énergie et en eau) du site. Il utilise des systèmes de gestion intégrés et automatisés chargés de surveiller et de contrôler l’ensemble des installations techniques du bâtiment.

Quels sont les avantages de la GTB et dans quels secteurs s’applique-t-elle ?

Les secteurs d’application de la GTB sont nombreux, mais elle est particulièrement indispensable pour gérer la technique des grands bâtiments tels que les centres commerciaux, les hôtels, les hôpitaux, les immeubles de bureaux ou les universités et écoles. Elle est également appliquée dans le secteur industriel, pour la surveillance des machines en usine, ou encore dans la logistique pour optimiser les conditions de stockage d’un entrepôt.

En réalité, la GTB est applicable dans pratiquement tous les secteurs où les bâtiments et les installations techniques jouent un rôle crucial dans l'opération quotidienne et la gestion énergétique.

Les avantages de la gestion technique du bâtiment

Là aussi, ses avantages sont multiples :

  • Économies d'énergie à travers une gestion optimisée des systèmes énergétiques conduisant à la réduction des coûts comme de l’empreinte carbone du bâtiment.
  • Confort et qualité de l’air en maintenant des conditions intérieures optimales (température, luminosité, ventilation).
  • Sécurité renforcée et prévision des pannes grâce à la surveillance permanente des équipements et des systèmes de sécurité afin de prévoir les besoins de maintenance et d’offrir une sécurité optimale.
  • Flexibilité et gestion à distance du bâtiment pour ajuster facilement la programmation des différents systèmes en fonction des besoins changeants des occupants et des saisons.
  • Suivi des performances grâce à la compilation de données précieuses à analyser pour comprendre les tendances de consommation et aller vers toujours plus d’efficacité énergétique.

SIMPLICITÉ

SÉCURITÉ

DESIGN

CONFORT

Comment mettre en œuvre un système de Gestion Technique du Bâtiment ?

Le décret BACS

Depuis le 20 juillet 2020, le décret BACS (Building Automation & Control Systems) exige la mise en place d’un système de pilotage intelligent pour certains types de bâtiments du tertiaire. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement français de lutter contre le gaspillage énergétique du secteur tertiaire.

Ainsi, à compter du 8 avril 2024 pour les bâtiments tertiaires neufs à la puissance supérieure à 70 kW, du 1er Janvier 2025 pour les bâtiments tertiaires existants à la puissance supérieure à 290 kW, et du 1er Janvier 2027 pour les bâtiments tertiaires existants, avec une puissance supérieure à 70 kW, l’installation d’un système GTB deviendra obligatoire.

Les étapes de la mise en oeuvre

Vous êtes concerné par le décret BACS et l’obligation de mettre en place une gestion technique pour votre bâtiment dans un futur proche ? De la planification en amont à la mise en service, voici les étapes à suivre pour mener à bien l’installation d’un système GTB compatible avec vos objectifs et vos besoins :

Étape 1 : Analyse

Évaluation des systèmes existants

Identification des besoins

Définition des objectifs

Étape 2 : Conception

Architecture du système GTB (capteurs, actionneurs, contrôleurs, logiciels…)

Choix des technologies en fonction des besoins

Choix des fournisseurs en fonction des besoins et du budget

Étape 3 : Installation

Installation des composants

Configuration du matériel et programmation

Réalisation de tests

Formation des utilisateurs

Étape 4 : Suivi et maintenance

Mise en place d’un planning de maintenance des équipements

Mise en place d’un suivi continu des performances

Analyse des données recueillies

Optimisation des performances

Avec quels financements ?

Si la perspective d’une telle installation est d’abord celle d’économies conséquentes sur les dépenses du bâtiment à long terme, sa mise en place n’en reste pas moins coûteuse. Heureusement, pour maîtriser la consommation énergétique d’un site et répondre aux réglementations, tout en gardant le contrôle de sa trésorerie, des solutions de financement existent :

Le Contrat de Performance Energétique (CPE)

Le CPE est un outil prévu par la loi Grenelle I de 2006 qui permet de répondre aux enjeux d’amélioration des performances énergétique des bâtiments. C’est un accord passé entre un maître d’ouvrage et un opérateur d'énergie qui garantit l’efficacité énergétique du bâtiment à l’aide d’objectifs de performance fixées par le contrat.

Les CPE sont conçus pour assurer que les mesures d'économie d'énergie engagées  donneront les résultats escomptés, avec des sociétés tierces qui peuvent financer les améliorations initiales et être ensuite remboursées via les économies réalisées.

Le Certificat d’Économie d'Énergie (CEE)

Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) sont un dispositif instauré par les pouvoirs publics pour encourager les économies d'énergie. Ce système repose sur une obligation légale faite aux vendeurs d'énergie (électricité, gaz, GPL, chaleur et froid, fioul domestique et carburants pour automobiles) de réaliser des économies d’énergie. Ils sont ainsi amenés à promouvoir activement l’efficacité énergétique auprès de leurs clients et sont tenus d’aider les entreprises à financer des économies d’énergie.

Dans le secteur tertiaire, il est possible de bénéficier des primes CEE et de bonifications sous certaines conditions pour financer l’installation ou l’amélioration d’un système de GTB : c’est l’opération BAT-TH-116 du dispositif CEE.

Pour en savoir plus sur les conditions d’obtention des primes CEE, consultez l’arrêté du 29 décembre 2014 relatif aux modalités d'application du dispositif des certificats d'économies d'énergie sur legifrance.gouv.fr.

Les Prêts Économies d'Énergie (PEE)

S’adressant aux TPE et PME ayant plus de trois ans d’activité, le PEE permet de financer des projets de rénovation énergétique et d’installation de gestion technique du bâtiment portant sur l’éclairage, le chauffage et la climatisation, le froid et la motorisation électrique.

De 10 000 à 500 000€, le montant de l’aide est proportionnel à la trésorerie de votre entreprise, sous réserve que celle-ci soit saine. Pour en savoir plus sur les conditions d’obtention, consultez le site de Bpifrance (porteur du programme).

Les aides fiscales et locales

D’autres aides financières à un niveau plus local peuvent venir compléter les financements cités précédemment. Il existe aussi des aides fiscales pour les entreprises qui s’engagent dans la transition énergétique, comme des crédits d'impôts. Pour en savoir plus, consultez la page de documentation des aides aux entreprises pour favoriser leur transition écologique.

Si la Gestion Technique du Bâtiment constitue aujourd’hui un impératif réglementaire, c’est surtout un pivot central dans la construction et la gestion de la Smart City de demain : une ville moins polluante et plus agréable à vivre. En intégrant les technologies de la GTB, les gestionnaires de bâtiments, qu'ils soient du secteur public ou privé, contribuent en effet activement à la réduction de l'empreinte carbone, s’employant à atteindre l'efficacité énergétique tout en générant des économies substantielles.

Demain, l'intelligence artificielle, la data et l'internet des objets continueront d'alimenter les avancées dans ce domaine, promettant un avenir où la GTB sera encore plus intuitive, prédictive et intégrée à nos pratiques quotidiennes.